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Chez les animaux aussi, les antibiotiques ne sont pas automatiques !

par | 7 Avr 2021 | Actualités

antibiotique élevage

La lutte contre l’antibiorésistance est un défi majeur et mondial de santé publique. La perte d’efficacité des antibiotiques impacte la santé animale au même titre que la santé humaine et celle des écosystèmes, toutes ces santés étant interconnectées.

Après la Seconde Guerre mondiale, les antibiotiques furent utilisés comme un facteur de croissance, notamment sur les porcs et les volailles. En très faible quantité, on les considère alors comme des compléments alimentaires, et ce malgré la découverte de résistances chez certaines bactéries. Il faudra attendre 2006 pour que l’Union européenne interdise définitivement cette pratique. En 2011, le ministère de l’Agriculture et de l’Alimentation met en place un plan quinquennal (EcoAntibio 2017) de réduction de l’utilisation des antibiotiques sur les animaux d’élevage avec un objectif de -25%.

Entre 2012 et 2016, la consommation baisse de 37% en France, soit 12% de mieux qu’attendu. Afin de prolonger cette dynamique, le plan EcoAntibio 2 (2017-2021) a fixé 4 objectifs :

  • Développer les mesures de prévention des maladies infectieuses et faciliter le recours aux traitements alternatifs
  • Communiquer et former sur les enjeux de lutte contre l’antibiorésistance
  • Mettre à disposition des outils d’évaluation et de suivi du recours aux antibiotiques, pour une prescription responsable
  • S’assurer de la bonne application des règles de bon usage au niveau national et favoriser leur adoption aux niveaux européen et international.

Si les antibiotiques sont indispensables dans certains cas, il convient d’en faire usage avec modération et seulement lorsque c’est nécessaire. Dans certains cas de contamination, le risque est tel pour l’éleveur de perdre une partie de sa production qu’il est tenté de traiter l’ensemble des animaux pour éviter qu’un malade contamine les spécimens sains. Pour réduire leur usage, et donc limiter l’apparition de résistances, plusieurs alternatives sont envisageables. Recourir à la vaccination, la sélection génétique ou la surveillance et l’isolement des spécimens malades sont autant de méthodes qui ont fait leurs preuves.

C’est pourquoi les chercheurs de France Agro³ travaillent sur le développement d’alternatives aux antibiotiques qui pourraient répondre à ces défis. On peut distinguer deux axes majeurs de recherche : la médecine de précision et l’optimisation des traitements. Par exemple, les expériences autour du microbiote ont permis d’identifier des bactéries susceptibles de lutter efficacement contre certains pathogènes qui pourraient être utilisées comme probiotiques. De même, l’étude des enzymes, de prébiotiques, de peptides antimicrobiens, d’acides gras est prometteuse.

Afin d’identifier le plus tôt possible les individus malades, l’élevage de précision s’avère décisif. Pour surveiller les comportements anormaux des animaux, on peut utiliser des capteurs sur les lieux de passage comme les abreuvoirs ou les mangeoires, mais aussi sur les animaux eux-mêmes. Une fois exploitées, les données collectées permettent de déterminer si un animal mange, boit trop ou insuffisamment, si sa température n’est pas normale, etc.

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