Valorisation des biodéchets urbains par vermicompostage

par | 16 Déc 2021 | Actualités

Métaleurop Nord

Le vermicompostage est une technique de compostage, à l’origine agricole, qui consiste à utiliser des vers de terre pour transformer les matières organiques (ou biodéchets) en un produit appelé vermicompost, utilisable en agriculture ou en horticulture. Cette technique est basée sur une observation fine du fonctionnement des sols, véritables intestins du monde, capables de recycler en permanence les couches de matières qui s’y déposent. Le vermicompostage a également pour but d’augmenter la fertilité des sols. Car en effet, un sol vivant, c’est un sol en bonne santé.

Le vermicompostage est une technique émergente et de nombreuses études restent encore à effectuer pour parfaire son utilisation. Au-delà des intérêts écologiques et économiques de cette méthode, c’est aussi une ouverture vers d’autres sujets liés tels que le traitement des déchets et des biodéchet, la vie des sols, la baisse des émissions de gaz à effet de serre, la gestion d’espace écologique ou encore l’accès à une nourriture de qualité.

 

Rencontre avec Vincent Ducasse, qui a choisi de faire de cet enjeu son sujet de doctorat. Il réalise sa thèse à l’ISARA Lyon, en collaboration avec l’association Eisenia et l’INRAE Avignon.

Quel a été le chemin parcouru pour que naisse ce sujet de thèse ?

Gestion d’un andain de vermicompostage (fumier de bovin et biodéchets) © Vincent Ducasse

Après un BTSA Gestion et Protection de la Nature, j’ai effectué un service civique au sein de l’association Eisenia qui finance aujourd’hui en partie ma thèse de doctorat. Suite à ce service civique, j’ai décidé de reprendre les études pour me spécialiser en écologie des sols. J’ai ensuite validé une licence en géographie et aménagement et un DU ingénierie de l’espace rural suivi d’un master de l’université de Lorraine et d’AgroParisTech intitulé « forêt, agronomie et gestion des écosystèmes spécialisé en agroécologie ». À la suite d’un stage en laboratoire de recherche obligatoire en M1 je me suis intéressé à ce corps de métier pour développer mes connaissances en écologie des sols. J’ai choisi de faire mon stage de M2 également en laboratoire de recherche pour ensuite entamer un doctorat. Ne trouvant pas spécialement de sujet sur la thématique de l’écologie des sols, je me lançai dans la rédaction de mon propre projet de thèse. J’ai bénéficié du soutien de l’association Eisenia, mes tuteurs de thèse Joséphine PEIGNE, responsable de l’ Unité AGE à l’ISARA et Yvan CAPOWIEZ, chercheur à l’INRA Avignon au laboratoire EMMAH et plus tard de l’école doctorale ABIES (AgroParisTech). Suite à la soumission de mon projet à l’ANRT (Association Nationale de la Recherche et des Technologie) et son acceptation j’ai pu débuter ma thèse en octobre 2019 : « Valorisation des biodéchets par vermicompostage : une pratique agroécologique pour préserver la biodiversité des sols ?  »

Quelles sont vos hypothèses de travail ?

L’objectif de cette thèse est d’évaluer de manière qualitative et quantitative l’effet de différents produits issus de biodéchets urbains (vermicompost, compost et digestat) sur la fertilité des sols, leur biodiversité et le rendement en agriculture biologique. Pour répondre à cet objectif, trois principaux axes sont définis :

  • l’étude de la qualité de différents produits organiques (compost, digestat et vermicompost) issus de biodéchets en laboratoire,
  • l’étude de l’effet de ces produits appliqués en plein champ sur le rendement des grandes cultures en AB,
  • l’étude de l’effet de ces produits appliqués en plein champ sur la fertilité et la biodiversité du sol (paramètres bio-physico-chimiques).

Vers de terre © Vincent Ducasse

Les travaux en conditions de plein champ vont permettre en outre de comparer les effets des différents produits sur la production en quantité et en qualité de la biomasse agricole ainsi que sur les paramètres du sol (bio-physico-chimiques). Pour cela, des essais sont conduits dans des fermes en agriculture biologique afin de comparer les effets du vermicompost à ceux de composts « classiques » et de digestats de méthaniseur également issus des biodéchets urbains (produits sur le territoire de la Métropole de Lyon). Afin de travailler à l’échelle du système de culture (échelle décisionnelle des agriculteurs), cet apport d’amendements est réalisé sur des parcelles gérées sur des principes de l’agroécologie tels que le non labour ou encore la présence de couverts végétaux afin de déterminer quel amendement est le plus efficient en système de Grandes Cultures.

Share This