Valorisation des biodéchets urbains par vermicompostage

Le vermicompostage est une technique de compostage, à l’origine agricole, qui consiste à utiliser des vers de terre pour transformer les matières organiques (ou biodéchets) en un produit appelé vermicompost, utilisable en agriculture ou en horticulture. Cette technique est basée sur une observation fine du fonctionnement des sols, véritables intestins du monde, capables de recycler en permanence les couches de matières qui s’y déposent. Le vermicompostage a également pour but d’augmenter la fertilité des sols. Car en effet, un sol vivant, c’est un sol en bonne santé.
Le vermicompostage est une technique émergente et de nombreuses études restent encore à effectuer pour parfaire son utilisation. Au-delà des intérêts écologiques et économiques de cette méthode, c’est aussi une ouverture vers d’autres sujets liés tels que le traitement des déchets et des biodéchet, la vie des sols, la baisse des émissions de gaz à effet de serre, la gestion d’espace écologique ou encore l’accès à une nourriture de qualité.
Rencontre avec Vincent Ducasse, qui a choisi de faire de cet enjeu son sujet de doctorat. Il réalise sa thèse à l’ISARA Lyon, en collaboration avec l’association Eisenia et l’INRAE Avignon.
Quel a été le chemin parcouru pour que naisse ce sujet de thèse ?

Gestion d’un andain de vermicompostage (fumier de bovin et biodéchets) © Vincent Ducasse
Quelles sont vos hypothèses de travail ?
L’objectif de cette thèse est d’évaluer de manière qualitative et quantitative l’effet de différents produits issus de biodéchets urbains (vermicompost, compost et digestat) sur la fertilité des sols, leur biodiversité et le rendement en agriculture biologique. Pour répondre à cet objectif, trois principaux axes sont définis :
- l’étude de la qualité de différents produits organiques (compost, digestat et vermicompost) issus de biodéchets en laboratoire,
- l’étude de l’effet de ces produits appliqués en plein champ sur le rendement des grandes cultures en AB,
- l’étude de l’effet de ces produits appliqués en plein champ sur la fertilité et la biodiversité du sol (paramètres bio-physico-chimiques).

Vers de terre © Vincent Ducasse
Les travaux en conditions de plein champ vont permettre en outre de comparer les effets des différents produits sur la production en quantité et en qualité de la biomasse agricole ainsi que sur les paramètres du sol (bio-physico-chimiques). Pour cela, des essais sont conduits dans des fermes en agriculture biologique afin de comparer les effets du vermicompost à ceux de composts « classiques » et de digestats de méthaniseur également issus des biodéchets urbains (produits sur le territoire de la Métropole de Lyon). Afin de travailler à l’échelle du système de culture (échelle décisionnelle des agriculteurs), cet apport d’amendements est réalisé sur des parcelles gérées sur des principes de l’agroécologie tels que le non labour ou encore la présence de couverts végétaux afin de déterminer quel amendement est le plus efficient en système de Grandes Cultures.