Dis-moi où tu vis et je te dirais comment tu grandis ?
Tout au long de la vie, les plantes grandissent. Que ce soit une pâquerette, un chêne vert ou du blé, de la germination à la mort de l’individu, tous les végétaux ont le même principe de développement. Cependant, un élément peu vite venir faire la différence… l’environnement dans lequel la plante pousse. Température, humidité, ensoleillement, sont de véritables facteurs de variation de la croissance d’une plante que ce soit aux niveaux des feuilles, des tiges et de racines. D’où des plantes aux formes parfois improbables ! Voyons cela de plus près.
Ça sert à quoi les racines ?
Les racines sont nécessaires à la plante pour s’ancrer dans le sol et forment un vaste réseau d’échanges entre le sol et la plante. C’est par de petits poils absorbants que l’eau et les ions sont absorbées. Si si, les plantes ont les pieds poilus ! Afin d’augmenter leur capacité d’absorption d’eau et d’éléments minéraux (azote, phosphore et potassium en autres), les racines forment des associations symbiotiques avec des champignons microscopiques que l’on appelle les mycorhizes. Ainsi là où les racines ne peuvent pas aller, les mycorhizes y vont, ce qui permet à la plante d’aller encore plus loin. Comme c’est une symbiose (donnant-donnant), le champignon apporte l’eau et les minéraux à la plante, pendant que cette dernière lui fournit de la matière organique. Les racines se développent progressivement et selon les espèces végétales leur forme est différente. Certaines espèces forment un réseau plutôt en surface, pendant que d’autres explorent les profondeurs. En agriculture, saviez vous que le blé à des racines bien plus longues et denses que le maïs ? Elles peuvent aller à plus de 2m de profondeur si le sol le permet.
Et les feuilles, c’est pour faire jolie ?
C’est la grande surface d’exposition au soleil. C’est ainsi le lieu propice à la photosynthèse grâce aux rayons du soleil qui touchent l’ensemble du parenchyme chlorophyllien (alias tissu cellulaire) de la plante. Cette photosynthèse qui utilise soleil + CO2, va permettre la production de matière organique. Les feuilles sont donc aussi un lieu de respiration (avec absorption de CO2 et dégagement d’O2 la journée). Cela se passe au niveau des stomates, de petits orifices qui s’ouvrent et se referment. Ils sont situés sur la feuille et permettent les échanges de gaz entre l’atmosphère et la plante. Cette activité nécessite aussi de l’eau apportée par les racines et dont l’excédent est évacué sous forme de vapeur d’eau par les stomates. Eh oui, la plante respire et transpire !
Et la tige dans tout ça ?
La tige, permet le port de la plante, comme nous notre colonne vertébrale. Mais derrière ses tissus, se cachent une véritable autoroute à double sens, indispensable aux échanges de matières entre les organes souterrains (les racines) et les organes aériens. Qui dit double sens, dit deux voies distinctes. La première route est le Xylème, ou plutôt les vaisseaux de xylème. Ils transportent la sève brute depuis les racines jusqu’aux organes supérieurs (feuilles, fleurs, fruits, graines…). Cette sève brute contient donc l’ensemble des minéraux et de l’eau absorbés par les racines. C’est l’autoroute des vacances, direction les feuilles vertes au soleil et les balade dans les nervures au plus près des cellules chlorophylliennes.
Et pour le retour, il faudra emprunter le Phloème avec le coffre plein de souvenir de vacances, notamment les sucres, les acides aminés produits par la photosynthèse… Ceci est à ramener à la maison (les racines) ou vers les organes de la plante qui ne font pas de photosynthèse comme les bourgeons, les organes de stockage et aussi les méristèmes. Les méristéquoi ?
C’est quoi un méristème ?
Un méristème est une zone spécialisée dans la croissance de la plante. On en trouve donc… un peu partout ! Il y a les méristèmes racinaires, qui correspondent à un amas de cellules embryonnaires capables de se multiplier par mitose, assez rapidement. Au trouve également des méristèmes au niveau des bourgeons : ce sont les méristèmes caulinaires. Les cellules des méristèmes sont indifférenciées au départ, du coup leur croissance peut donner lieu au développement d’une feuille, d’une fleur ou d’une nouvelle tige ! Plutôt pratique.
Mais alors comment se passent la croissance d’une plante ?
Finalement, la croissance d’une plante se résume en deux étapes : croissance et mise en place de nouveaux organes par différenciation. Ce qui va influencer le fait d’avoir plutôt une feuille ou une fleur à tel endroit, ce sont les hormones végétales et leur répartition. Les principales hormones végétales qui contrôlent la croissance et le développement d’organes, aussi appelée organogenèse, sont l’auxine et les cytokinines. Et ce sont les paramètres extérieurs tels que l’intensité lumineuse, le vent, la gravité, la température, qui influencent l’action des hormones. Ils envoient des signaux qui déclenchent ou non la production d’auxine. Par exemple, si vous placez une plante proche d’une source lumineuse, la tige se courbe progressivement : c’est le phototropisme ! L’auxine a migré vers le côté le moins éclairé ce qui déclenché la croissance des cellules et leur élongation. Résultat, la plante se penche.
On ne grandit pas tous de la même manière selon l’environnement dans lequel on est !
Et après mon bac ?
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En partenariat avec Marion Huré, rédactrice et ingénieure en agriculture – qui marie les mots avec pédagogie et humour. Retrouvez Marion sur Linkedin et Instagram.