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Il est urgent de sauver nos sols pour nourrir les Hommes

par | 22 Mar 2021 | Actualités

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Il y a autant d’êtres vivants dans une cuillère à café de terre fertile qu’il y a d’humains sur la planète…

Les zones d'alimentation des plantes

Les zones d’alimentation des plantes (Claude et Lydia Bourguignon, Le sol, la terre et les champs, 2015)

Cruciales pour nourrir 10 milliards d’humains en 2050, les surfaces cultivables sont une ressource essentielle à la production d’aliments sur la planète. Ce patrimoine mondial est rare, on estime que seulement 15% des surfaces terrestres sont fertiles pour l’agriculture. En plus d’être rare, un sol fertile est difficilement renouvelable. La dégradation du sol peut être rapide (quelques années ou décennies) alors qu’il lui faut plusieurs milliers d’années pour se former et se régénérer. Or, ce dernier siècle a été particulièrement destructeur pour les sols : les activités humaines les ont appauvris, menaçant ainsi notre sécurité alimentaire. Une des solutions serait de développer des pratiques de gestion durable. Selon la FAO, des pratiques agroécologiques pourraient augmenter de 58 % les rendements moyens des cultures.
Les relations entre le sol, les microorganismes, la faune et les plantes sont fondamentales et d’une grande fragilité. Le sol c’est un peu comme la peau de notre planète, l’épiderme vivant de la Terre. Il est à l’interface entre la terre, l’air et l’eau et abrite la majeure partie de la biosphère. C’est dans cette couche de terre d’environ 30 cm qui recouvre les roches que les plantes plongent leurs racines pour se nourrir.

 

1 gramme de terre contient des millions d’organismes …

Ce qui pourrait passer pour un matériau homogène se révèle, à la loupe, un mélange de grains durs, d’eau, d’air, et de millions d’êtres vivants. Ce mélange s’avère d’une grande variété, car les proportions des différents éléments qui le constituent (matières minérales et organiques) changent selon le lieu où il se trouve et les conditions de sa formation. Ainsi, il est important de prendre conscience qu’il n’existe pas un mais des sols et qu’il est crucial d’étudier l’état des sols, comme le font certains chercheurs de France Agro3. On mesure la vie du sol au rapport par hectare de biomasse fraiche : la faune, les racines, les micro-organismes, l’humus…Les différents sols

  1. La végétation : la litière est constituée des déchets végétaux comme des feuilles mortes encore identifiables avec beaucoup d’air, abritent plantent et animaux vivants.
  2. L’humus : Une terre noire et souple, riche en matières organiques. L’humus désigne la matière issue de la décomposition de matières organiques brutes comme les feuilles, les branches et les tontes de gazon qui s’accumulent à la surface du sol. Cette décomposition réalisée par les organismes du sol rend au sol des nutriments vitaux que les végétaux peuvent utiliser.
  3. La couche arable : La couche dite arable, que l’homme peut travailler : mélange riche en humus et minéraux.
  4. Le sous-sol : Généralement pauvre en humus, avec peu de traces de vie.
  5. La roche mère : 100% minérale, sans air, sans vie.

 

95% de nos aliments proviennent du sol

Notre nourriture vient du sol ! D’après la FAO, sur les 50 dernières années, 95 % de nos aliments ont été produits directement ou indirectement sur nos sols. Les disponibilités alimentaires dépendent donc des sols. Or, on ne peut produire des aliments sains et de bonne qualité que sur des sols en bonne santé. Un sol vivant et en bonne santé est un allié crucial de la sécurité alimentaire mondiale. Il rend de nombreux services : il améliore la réserve en eau utile, il lutte contre l’érosion, il permet un drainage naturel, il assimile plus facilement les résidus organiques contribuant de la sorte à une augmentation des rendements.
Cependant, la FAO considère aussi que 33% des terres agricoles mondiales sont détériorées. Le capital de fertilité des sols est appauvri par l’érosion, la destruction de la biodiversité, la perte de la matière organique, la compaction des terres, l’acidification et la pollution chimique.

 

La qualité des sols, un atout précieux face au réchauffement climatique

Si amoindrir les fonctions productives du sol touche directement au problème de l’alimentation de l’humanité, amoindrir les fonctions environnementales du sol touche à l’équilibre même de la planète. France Agro3 s’inquiète ainsi de la composition de l’atmosphère, du climat, du fonctionnement des écosystèmes, de la biodiversité et de la qualité de l’environnement pour répondre à cette problématique de production.
Un sol sain prépare les territoires à être plus résilients face au changement climatique. Par exemple, une terre en bonne santé joue le rôle d’éponge. En période de pluie, le sol absorbe l’eau, ce qui ralentit son déversement et atténue la violence des inondations. En période de sécheresse, un sol de qualité et bien aéré a pu stocker cette l’eau et la restituer plus longtemps.
De plus, les sols stockent le carbone responsable de ces dérèglements. En effet, en décomposant la matière organique, un sol sain capture le carbone des végétaux. A contrario, un sol dégradé relâche très rapidement ce carbone qu’il stocke depuis des années. Ainsi, lorsqu’il n’est pas perturbé, il stocke plus qu’il n’émet de carbone. On estime aujourd’hui le stock mondial de carbone dans les sols entre 1500 et 2400 milliards de tonnes de carbone organique. Les sols contiennent trois fois plus de carbone que l’atmosphère ou la végétation. Les sols sont donc un allié de poids dans la lutte contre les changements climatiques.

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